mercredi 27 mai 2015

"Heterotopias - Outsider Environments in Europe", Palermo e Messina, 29 & 31 mai 2015

Du 28 mai au 1er Juin 2015, l’Observatorio Outsider Art de l’université de Palerme, en collaboration avec l’université de Messine, organise la rencontre annuelle de l'EOA (European Outsider Art Association), dont les membres sont des musées et des institutions européennes s’intéressant aux productions apparentés à l'art brut (www.outsiderartassociation.eu).

Le jardin de têtes de Filippo Bentivegna à Sciacca
(photographie de Melo Minnella)
 

« Heterotopias - Outsider Environments in Europe » sera consacré aux environnements et à leur protection. Organisé en deux sessions, le colloque aura lieu dans deux villes siciliennes : à Palerme (les 28 et 29 mai) et à Messine (le 31 mai). Entre le 29 et le 31 mai, un tour de la Sicile est organisé. Il permettra de découvrir l’œuvre environnementale de certains artistes siciliens : les murales de Giovanni Bosco à Castellammare del Golfo et le jardin de têtes de Filippo Bentivegna à Sciacca, parmi d’autres.
Le titre Heterotopias fait référence à la notion d’hétérotopie, inventée par Michel Foucault en 1967. Contrairement aux utopies, des lieux irréels qui nous consolent, les hétérotopies sont des lieux concrets, qui nous paraissent en même temps comme des espaces autres, capables de briser et enchevêtrer les lieux communs. Ce sont « des sortes de contre-emplacements, sortes d’utopies effectivement réalisées dans lesquelles les emplacements réels, tous les autres emplacements réels que l'on peut trouver à l'intérieur de la culture sont à la fois représentés, contestés et inversés. »
La direction scientifique de ce colloque international est assurée par Eva di Stefano, avec la collaboration de Marina Giordano et de Roberta Trapani, membre du Crab. Celle-ci interviendra le 28 mai à Palerme avec une communication sur des questions liées à la patrimonialisation et à la touristification des « outsider environments ». 


Plus de renseignements sur :
http://www.outsiderartsicilia.com/index.php/159-heterotopias-outsider-environments-in-europe#sthash.7tinh1tI.dpufb

 Un mur peint par G.Bosco à Castellammare del Golfo
(photographie de Salvatore Bongiorno)

lundi 11 mai 2015

Nouvelles expositions à la Fabuloserie

Deux nouvelles expositions ouvrent leurs portes à la Fabuloserie, à Dicy-sur-Yonne, le 30 mai 2015. La première rend hommage à Caroline Bourbonnais. Décédée l'été dernier, cette grande figure du monde des collectionneurs d'œuvres apparentées à l'art brut a fait de la Fabuloserie un des hauts lieux de ce que son époux, Alain Bourbonnais, nommait l'art hors-les-normes. Pendant près de trente ans, Caroline Bourbonnais a dirigé ce lieu, acquis des œuvres et défendu le travail de bon nombre d'artistes. Tous les membres du Crab se souviennent de son chaleureux accueil, en 2011 lors de deux journées d'étude qui avaient eu lieu à la Fabuloserie. C'est d'ailleurs Déborah Couette, membre du collectif, qui organise cette exposition avec la famille Bourbonnais. La seconde exposition est une rétrospective de l'œuvre de Francis Marshall, artiste défendu par les Bourbonnais dès l'ouverture de  l'Atelier Jacob en 1972.

Vue de l'exposition Des jardins imaginaires au jardin habité,
des créateurs au fil des saisons. Hommage à Caroline Bourbonnais

samedi 2 mai 2015

Esquizometro, una poética que descongela (colloque à Mexico les 8 et 9 mai)

Les vendredi 8 et samedi 9 mai prochain, Baptiste Brun (membre du CRAB) et Yan Pélissier (psychanalyste, membre de l'Ecole lacanienne de psychanalyse) seront à Mexico ciudad pour continuer un travail engagé lors du séminaire du CRAB en mars 2013, à l'Institut national d'histoire de l'art à Paris. Des schizomètres de Marco Decorpeliada, une fiction engageant l'art brut montrée pour la première fois en 2010 à la Maison rouge à Paris, seront exposés au Centro cultural Elena Garro. A cette occasion, la présentation du travail de Marco D. se fera selon deux approches complémentaires. Yan Pélissier interrogera les enjeux propres aux schizomètres pour une critique de la psychopathologie. A partir de l’œuvre de Marco Decorpeliada, Baptiste Brun esquissera quant à lui une relecture de l'art brut dans le champ actuel de sa patrimonialisation et de sa marchandisation.



Marco Decorpeliada, Schizomètres DSM IV - Picard, avant 2007, coll. privée (détail)
Ci-dessous l'argument en espagnol:
Esquizometro, una poética que descongela
Primero hace falta mirar las cosas muchas veces. Cambiando cada vez de ángulo, no dos veces bajo el mismo ángulo. Abordarlas una vez por arriba, una vez por debajo, una vez al sesgo – sobretodo al sesgo”                         
                                                Jean Dubuffet, Prospectos y todos los escritos siguientes
Los esquizometros son metros de carpintero sobre los cuales están pegados pequeñas etiquetas que ponen en relación los códigos del DSM y los códigos del catálogo de los congelados Picard, el líder francés de los productos alimenticios congelados. “20.1, esquizofrenia, tipo catatónico continuo” corresponde así a “20.1 camarones rosa enteros cocidos”! Es con los objetos de este género que Marco Decorpeliada a desbaratado los diagnósticos a los que su identidad ha sido reducida. Esta captura en serio del ciframiento psiquiátrico pone al desnudo la poca seriedad de este saber, y tiene un alcance polémico y político evidente.
Cuando en el 2010, La maison rouge, fundación de arte contemporáneo en Paris, ha expuesto el trabajo de Marco Decorpeliada, la primera reacción de los visitantes ha sido un franco estallido de risa. Pero, ¡oh!, sorpresa, después de haber tocado a los psiquiatras y a los psicoanalistas, el potencial crítico de la marcha de Marco Decorpeliada ha desbordado el campo psy para alcanzar las certidumbres que reinan actualmente en el mundo del arte, y muy particularmente en el campo de la creación, en lo sucesivo del lado del mercado del arte, llamado arte bruto. Los esquizometros muestran a qué punto nuestras maneras de poner al descubierto y de reconocer lo que se designa en este comienzo del siglo XXI como arte bruto están íntimamente ligadas a la investigación artística la más actual, como testimonian de ello los debates que se interrogan sobre la existencia de una fotografía o de prácticas performativas “brutas”. Si el concepto de arte bruto, pensado por Jean Dubuffet como un útil crítico, desclasificaba, en su momento, las categorías en el campo artístico, hoy éste no es más el caso. Su lenguaje verde está recocido. Marco Decorpeliada nos ayuda a reverdecerlo. 
(Traducción de Beatriz Aguad)
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